Les principes de l’action stratégique
L’idée de stratégie, pour une organisation -quelle qu’elle soit-, se rapporte à une allocation de ressources qui engage l’avenir de cette organisation sur le moyen et le long terme. Elle repose sur les notions d’anticipation, de réflexion, de décision et de choix.
Dans le cas des collectivités locales, pour satisfaire une opinion plus exigeante et mieux informée, il faut, beaucoup plus que par le passé, rechercher un optimum entre allocations de ressources et les prestations fournies. En effet, une réélection se joue, comme les sondages le montrent, de moins en moins sur une logique de « clientélisme », mais de plus en plus sur une logique d’optimum de production et de gestion, de cohérence et d’efficience dans l’action.
L’émergence de l’idée stratégique dans les collectivités locales.
A l’instar des entreprises, les collectivités publiques doivent conduire une réflexion stratégique amenant les responsables à prendre des décisions dans le cadre d’une méthode rigoureuse limitant les comportements intuitifs, voire impulsifs. Si ces comportements ne sont pas trop pernicieux dans un contexte de richesse fiscale, de stabilité de l’environnement réglementaire et de réglementation contraignante, ils deviennent plus préjudiciables dans des économies en crise où le revenu fiscal se ralentit, la demande sociale augmente, le contexte réglementaire change, et où les délais de réaction deviennent fondamentaux.
Les étapes de la pensée stratégique
La pensée stratégique, consacrée à l’origine au monde de l’entreprise, a commencé à apparaître dans les années soixante aux Etats-Unis, sous l’impulsion en particulier des chercheurs de la Harward Business School et des auteurs comme I. Ansoff.
Les principaux axes de cette première démarche en entreprise étaient schématiquement les suivants :
– analyser l’environnement, mettre en évidence les opportunités et les menaces pour l’organisation,
– déterminer les forces et les faiblesses de l’organisation par rapport à cet environnement,
– fixer les objectifs et se donner les moyens de les atteindre.
La deuxième vague de la pensée stratégique en entreprise s’est constituée autour des matrices de portefeuilles d’activités. Les plus célèbres de ces matrices sont celles élaborées par le Boston Consulting Group (BCG), ou McKinsey. Le principe est de positionner les couples produit/marché de l’entreprise en fonction de critères simples, afin d’en tirer des règles stratégiques également simples. Ces critères sont construits sur la base des facteurs clés de succès.
Puis, l’analyse stratégique s’est structurée autour de l’analyse concurrentielle (cf. travaux de M. PORTER) : l’environnement est le facteur explicatif fondamental de la stratégie. Cet environnement évolue sous la pression de plusieurs facteurs (la démographie, les modes de vie, la technologie, l’économie, le social, les actions des concurrents…).
Le macro-management, stratégie d’organisation mutuelle, repose sur des procédures de maillage ou de partenariat dans un contexte de « marchés concertés ». Les partenaires à un même projet s’associent dans une structure qui respecte la personnalité et les compétences de chacun. Une approche fondamentale s’opère par le passage de la planification stratégique à l’organisation stratégique.
L’intérêt de l’approche stratégique pour les collectivités locales.
La démarche stratégique consiste à repérer les besoins auxquels on souhaite répondre et à déterminer l’offre qui paraît le mieux correspondre. Elle peut être adaptée aux particularités des collectivités territoriales, en dépit du fait que ces dernières ne vivent pas dans un environnement concurrentiel.
La démarche stratégique permet d’offrir aux décideurs politiques et administratifs les moyens de déterminer les actions qui répondront aux besoins jugés les plus importants pour les usagers/électeurs. Elle revient à donner à l’action de l’administration une orientation résolument axée vers la demande sociale et à accorder une grande place à des facteurs externes reflétant le réalité du terrain dans le choix des actions (données démographiques, sociales, culturelles, économiques …).
L’intérêt d’un système d’analyse stratégique est triple pour les collectivités :
– étudier l’existant afin d’élaborer un diagnostic pertinent,
– définir les orientations stratégiques,
– dégager un plan et une organisation stratégiques efficaces afin de mieux cerner l’allocation des ressources, les choix organisationnels et l’évaluation des actions publiques.
Le but de la stratégie est de fixer une direction, de concentrer les efforts dans cette direction, de définir une organisation adaptée et de garantir une cohérence.
Cette stratégie est mise au service d’un territoire, afin d’en développer un potentiel via le marketing territorial.